Cette page rassemble, notamment, l’ensemble des articles et des brèves écrits depuis juin 2013 sur les semences par la nouvelle veille citoyenne d’information sur les semences (VCI S) assurée par Inf’OGM, et en partie financée par la Fondation de France et la Fondation Terra symbiosis.
Dans le cas le plus courant, une semence est issue de la fécondation d’un ovule (présent dans l’ovaire du pistil, partie femelle de la fleur) par un grain de pollen (porté par l’étamine, partie mâle de la fleur). Cette fécondation peut être croisée (entre fleurs différentes, on dit alors que la plante est allogame), ou se réaliser dans une même fleur (la plante est alors dite autogame). Suivant le déroulement de ce processus de fécondation (naturel, en laboratoire, en champ de semenciers...), la semence sera affublée de divers qualificatifs. Par extension, on emploie aussi le terme de semences pour des boutures ou plants (comme pour la pomme de terre par exemple).
Différentes fonctions et valeurs sont attachées à la semence [1] :
en tant que produit de la nature, la semence est protégée par la Convention de la diversité biologique (CDB) ;
en tant que ressource biologique, partie de la diversité génétique, elle est régie par le Traité international sur les ressources phytogénétiques utiles à l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) ;
en tant que système ayant intégré des innovations humaines, elle est régie par les accords sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) de l’organisation mondiale du commerce (OMC), par l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et par l’Union de protection des obtentions végétales (UPOV) ;
enfin, en tant que patrimoine culturel, elle relève de nouveau de l’OMPI et de la CDB, notamment via le Protocole de Nagoya (droits des communautés locales).
Catalogue : avant de commercialiser les semences d’une nouvelle variété, son obtenteur doit l’inscrire obligatoirement au « catalogue officiel » des espèces et variétés. La variété subit alors des tests de « DHS » (pour Distinction, Homogénéité et Stabilité). Pour les grandes cultures, il existe aussi des tests de « VATE » (pour Valeur Agronomique, Technologique et Environnementale). Ces critères, notamment celui de la stabilité, excluent de fait les variétés population, diversifiées et évolutives.
Hybride : c’est le résultat d’un croisement. Il est simple, si les deux lignées parentes ne sont pas apparentées ; et double si les parents sont des hybrides simples [2].
Hybride F1 : première génération d’un croisement de deux lignées pures. Les hybrides F1 sont issus du croisement de deux lignées sur lesquelles l’autogamie a été forcée pendant un certain nombre de générations afin d’avoir des individus homozygotes (dotés de gènes aux allèles identiques) présentant une caractéristique intéressante. Dans le cas des plantes allogames, l’autogamie forcée produit une « dépression consanguine » importante.
En année 1, ce croisement bénéficie du retour à l’allogamie, qui lui donne une supériorité par rapport aux lignées pures (meilleur rendement), mais en cas de ressemis l’année suivante (année 2), les plantes obtenues sont chétives et hétérogènes, car, le croisement n’ayant pas été pas stabilisé, elles héritent de nombreux caractères dépressifs de leurs « grand-parents » consanguins. Les hybrides F1 entraînent une dépendance des agriculteurs qui se voient contraints de racheter leurs semences chaque année [3].
Lignée, lignée pure : ensemble d’individus homozygotes, tous identiques entre eux, et qui par auto-fécondation se reproduisent donc de façon identique à eux-mêmes [4].
Sélection « généalogique » : sélection s’opérant le plus souvent à partir d’une population résultant du croisement de deux lignées et intégrant le suivi des descendances au cours des générations d’autofécondations, dans le but de créer une nouvelle lignée [5].
Semences biologiques : toute semence non transgénique dont la dernière multiplication a été réalisée en conformité avec le cahier des charges de l’agriculture biologique. L’IFOAM souhaite exclure les semences dont l’intégrité cellulaire a été perturbée : CMS (stérilité mâle cytoplasmique)... De nombreuses semences « biologiques » sont issues de la mutagénèse aléatoire (légumes, riz, céréales...). En cas d’absence de semences bios sur le marché, certaines dérogations sont encore accordées et certaines semences cultivées ainsi en bio sont issues de CMS (colza...).
Semences de ferme : les semences de ferme, ou semences fermières, sont les graines récoltées à partir de semences sélectionnées issues de l’industrie semencière (donc semences « industrielles ») mais multipliées par l’agriculteur à la ferme par soucis d’économie et d’indépendance (définition de la Coordination Nationale de Défense des semences fermières).
Semences « industrielles » : ce terme générique désigne l’ensemble des semences produites par un semencier professionnel : il peut s’agir d’une sélection variétale classique (y compris massale), mais aussi plus sophistiquée, avec la production d’hybrides F1, d’OGM, de plante mutées... Toutes ces semences, pour être commercialisées, doivent être inscrites dans le catalogue officiel de variétés, et sont le sujet soit d’un certificat d’obtention végétal (COV), soit d’un brevet.
Semences paysannes : semences sélectionnées et reproduites par les paysans dans leurs champs de production. A l’opposé des semences industrielles standardisées, ce sont des populations diversifiées et évolutives, issues de méthodes de sélection et de renouvellement naturelles, non transgressives et à la portée des paysans (sélection massale, pollinisation libre, croisements manuels, etc.). Leurs caractéristiques les rendent adaptables à la diversité et à la variabilité des terroirs, des climats, des pratiques paysannes et des besoins humains sans nécessaire recours aux intrants chimiques. Reproductibles et non appropriables par un titre de propriété, ces semences sont échangées dans le respect de droits d’usage définis par les collectifs qui les ont sélectionnées et conservées.
Variétés population : les variétés population sont constituées d’individus à haute diversité intra-variétale qui sont sélectionnées et multipliées en pollinisation libre et/ ou en sélection massale, et, contrairement aux hybrides F1, qui peuvent se ressemer d’une année sur l’autre. Elles contribuent donc à l’autonomie des agriculteurs [6]. Ce type de sélection, à la fois conservatrice et évolutive, a été pratiqué depuis les premiers temps de l’agriculture et caractérise aujourd’hui le mieux les « semences paysannes » [7]
Dans le cas le plus courant, une semence est issue de la fécondation d’un ovule (présent dans l’ovaire du pistil, partie femelle de la fleur) par un grain de pollen (porté par l’étamine, partie mâle de la fleur). Cette fécondation peut être croisée (entre fleurs différentes, on dit alors que la plante est allogame), ou se réaliser dans une même fleur (la plante est alors dite autogame). Suivant le déroulement de ce processus de fécondation (naturel, en laboratoire, en champ de semenciers...), la semence sera affublée de divers qualificatifs. Par extension, on emploie aussi le terme de semences pour des boutures ou plants (comme pour la pomme de terre par exemple).
Différentes fonctions et valeurs sont attachées à la semence [1] :
en tant que produit de la nature, la semence est protégée par la Convention de la diversité biologique (CDB) ;
en tant que ressource biologique, partie de la diversité génétique, elle est régie par le Traité international sur les ressources phytogénétiques utiles à l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) ;
en tant que système ayant intégré des innovations humaines, elle est régie par les accords sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) de l’organisation mondiale du commerce (OMC), par l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et par l’Union de protection des obtentions végétales (UPOV) ;
enfin, en tant que patrimoine culturel, elle relève de nouveau de l’OMPI et de la CDB, notamment via le Protocole de Nagoya (droits des communautés locales).
Catalogue : avant de commercialiser les semences d’une nouvelle variété, son obtenteur doit l’inscrire obligatoirement au « catalogue officiel » des espèces et variétés. La variété subit alors des tests de « DHS » (pour Distinction, Homogénéité et Stabilité). Pour les grandes cultures, il existe aussi des tests de « VATE » (pour Valeur Agronomique, Technologique et Environnementale). Ces critères, notamment celui de la stabilité, excluent de fait les variétés population, diversifiées et évolutives.
Hybride : c’est le résultat d’un croisement. Il est simple, si les deux lignées parentes ne sont pas apparentées ; et double si les parents sont des hybrides simples [2].
Hybride F1 : première génération d’un croisement de deux lignées pures. Les hybrides F1 sont issus du croisement de deux lignées sur lesquelles l’autogamie a été forcée pendant un certain nombre de générations afin d’avoir des individus homozygotes (dotés de gènes aux allèles identiques) présentant une caractéristique intéressante. Dans le cas des plantes allogames, l’autogamie forcée produit une « dépression consanguine » importante.
En année 1, ce croisement bénéficie du retour à l’allogamie, qui lui donne une supériorité par rapport aux lignées pures (meilleur rendement), mais en cas de ressemis l’année suivante (année 2), les plantes obtenues sont chétives et hétérogènes, car, le croisement n’ayant pas été pas stabilisé, elles héritent de nombreux caractères dépressifs de leurs « grand-parents » consanguins. Les hybrides F1 entraînent une dépendance des agriculteurs qui se voient contraints de racheter leurs semences chaque année [3].
Lignée, lignée pure : ensemble d’individus homozygotes, tous identiques entre eux, et qui par auto-fécondation se reproduisent donc de façon identique à eux-mêmes [4].
Sélection « généalogique » : sélection s’opérant le plus souvent à partir d’une population résultant du croisement de deux lignées et intégrant le suivi des descendances au cours des générations d’autofécondations, dans le but de créer une nouvelle lignée [5].
Semences biologiques : toute semence non transgénique dont la dernière multiplication a été réalisée en conformité avec le cahier des charges de l’agriculture biologique. L’IFOAM souhaite exclure les semences dont l’intégrité cellulaire a été perturbée : CMS (stérilité mâle cytoplasmique)... De nombreuses semences « biologiques » sont issues de la mutagénèse aléatoire (légumes, riz, céréales...). En cas d’absence de semences bios sur le marché, certaines dérogations sont encore accordées et certaines semences cultivées ainsi en bio sont issues de CMS (colza...).
Semences de ferme : les semences de ferme, ou semences fermières, sont les graines récoltées à partir de semences sélectionnées issues de l’industrie semencière (donc semences « industrielles ») mais multipliées par l’agriculteur à la ferme par soucis d’économie et d’indépendance (définition de la Coordination Nationale de Défense des semences fermières).
Semences « industrielles » : ce terme générique désigne l’ensemble des semences produites par un semencier professionnel : il peut s’agir d’une sélection variétale classique (y compris massale), mais aussi plus sophistiquée, avec la production d’hybrides F1, d’OGM, de plante mutées... Toutes ces semences, pour être commercialisées, doivent être inscrites dans le catalogue officiel de variétés, et sont le sujet soit d’un certificat d’obtention végétal (COV), soit d’un brevet.
Semences paysannes : semences sélectionnées et reproduites par les paysans dans leurs champs de production. A l’opposé des semences industrielles standardisées, ce sont des populations diversifiées et évolutives, issues de méthodes de sélection et de renouvellement naturelles, non transgressives et à la portée des paysans (sélection massale, pollinisation libre, croisements manuels, etc.). Leurs caractéristiques les rendent adaptables à la diversité et à la variabilité des terroirs, des climats, des pratiques paysannes et des besoins humains sans nécessaire recours aux intrants chimiques. Reproductibles et non appropriables par un titre de propriété, ces semences sont échangées dans le respect de droits d’usage définis par les collectifs qui les ont sélectionnées et conservées.
Variétés population : les variétés population sont constituées d’individus à haute diversité intra-variétale qui sont sélectionnées et multipliées en pollinisation libre et/ ou en sélection massale, et, contrairement aux hybrides F1, qui peuvent se ressemer d’une année sur l’autre. Elles contribuent donc à l’autonomie des agriculteurs [6]. Ce type de sélection, à la fois conservatrice et évolutive, a été pratiqué depuis les premiers temps de l’agriculture et caractérise aujourd’hui le mieux les « semences paysannes » [7]